Tom Cruise est génial en dieu vivant du rock, alcoolique et instable, dans son dernier film, ''Rock Forever'', qui sort sur les écrans français ce mercredi 11 juillet.
Tom Cruise : ''I love rock 'n' roll'' DR/Warner Bros. France
Et maintenant, il chante. Scientologie, divorce d'avec Katie Holmes, médisances d'Hollywood, fine bouche des critiques intellos: peu importe. Tom Cruise est l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Il le prouve une nouvelle fois dans un rôle inédit pour lui, celui d'un rocker sur le retour dans Rock Forever, la comédie musicale qui sort ce mercredi sur les écrans français et dans laquelle, oui, il se déchaîne sur scène en interprétant des tubes de hard rock.
Ceux qui n'aiment pas Tom Cruise n'iront pas voir le film, et c'est tant mieux pour eux, et c'est tant pis pour eux, et c'est très bien ainsi. Mais ceux qui l'ont admiré dans les rôles forts de sa carrière (Jerry Maguire, Né un 4 juillet, Magnolia, Collatéral, Mission:Impossible-4) vont découvrir dans Rock Foreverune nouvelle facette de son talent. Et c'est très bien ainsi.
Dieu vivant du rock
Il y joue Stacee Jaxx, un dieu vivant du hard rock, devenu presque une épave après trop de gloire, trop d'argent, trop de drogue, trop d'alcool, trop de sexe, qui ne fait plus confiance qu'à Heyman, son singe savant qui le suit partout. Tatoué de partout, ongles peints, torse nu, jeans en cuir noir, cheveux longs, il est entouré de créatures de rêves à moitié nues et de bouteilles de scotch à moitié vides.
C'est au Bourbon Room, sur le Sunset Strip de Los Angeles, qu'il a débuté jadis. C'est au Bourbon Room qu'il doit, devenu une icône du rock, donner son dernier concert avec son groupe Arsenal (rien à voir avec Arsène Wenger) avant d'entamer une carrière en solo. Il est le dernier espoir du patron de la boîte de rock (Alec Baldwin), criblé de dettes et menacé de fermeture par les ligues de vertu emmenées par la femme du maire (Catherine Zeta-Jones), qui pensent que «le rock 'n' roll est une maladie».
Mais Stacee Jaxx est-il encore capable de monter sur scène? Est-il capable d'assurer son dernier show? Est-il capable de chasser les démons existentiels qui se bousculent dans sa tête? Une très sexy et très indépendante journaliste du magazine Rolling Stone, quelques heures avant le spectacle, vient l'interviewer, le secouer, le déranger. Pour l'un comme pour l'autre, l'interview se termine en petite tenue sur la table de billard de la loge du rocker...
On est en 1987, au bon vieux temps du rock, celui des ballades soft mais aussi du hard rock, du heavy metal. Rock Forever, adaptation d'une comédie musicale à succès, a comme fil conducteur une histoire d'amour entre une jeune provinciale de l'Oklahoma montée à Los Angeles et un jeune serveur du Bourbon Room, qui tous deux rêvent de monter sur scène et de chanter eux aussi du rock. Ces deux rôles principaux sont interprétés par des acteurs inconnus, mais qui ont déjà fait leurs preuves comme chanteurs, Julianne Hough et Diego Boneta.
Tom Cruise en autoportrait
Le scénario, bien sûr, n'est que prétexte à une succession de chansons, tubes de rock des années 80 (Def Leppard, Foreigner, Journey, Poison, REO Speedwagon, Twister Sister, Guns N' Roses, Bon Jovi, Extreme, Quaterflash, etc.), interprétés par les comédiens eux-mêmes. Hard rock ou chansons plus grand public, il y en a pour tous les goûts dans cette comédie musicale réalisée par Adam Shankman, qui avait déjà adapté à l'écran Hairspray en 2007, avec John Travolta (euh, Scientologie déjà?) et Michelle Pfeiffer.
Dire qu'on n'a d'yeux et d'oreilles que pour Tom Cruise serait excessif, tant les autres acteurs/chanteurs sont excellents, avec une mention spéciale pourAlec Baldwin en vieux rocker gay chevelu et fantasque. Mais Tom Cruise est fabuleux dans ce rôle qui est moins badin qu'il n'y paraît: star en pleine gloire, comblé par le succès et l'argent, mais qui s'interroge sur la futilité de son art, sur sa carrière passée et sur la suite à lui donner, sur la trace qu'il va laisser, sur la solitude de l'artiste idôlatré de tous mais aimé de personne, sur le sens de la vie –et toutes ces sortes de choses. Tom Cruise, en instance de divorce, vient d'avoir 50 ans et est toujours un dieu vivant. Jusqu'à preuve du contraire.
